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  • XXXI – Le gouvernail

 A - mèche et safran

 

                 Avant  de faire le gouvernail, je préfère réaliser les ferrures fixées à la coque. Nous adapterons les ferrures du gouvernail en conséquence. Ces ferrures sont de deux sortes, la partie mâle que l’on appel également aiguillot ou aiguille, l’autre partie : femelle ou fémelot ou rose voir trivialement conassière (Boudriot tome 2)

 

                 Pour la réalisation de ces ferrures, seule celle qui est fixée en bas sur la coque présente une petite difficulté, les autres sont très simples.

 

                 On peut fabriquer celle du bas de plusieurs manières :

-          tailler dans la masse,

-          faire en plusieurs morceaux et braser

-          tout faire dans une même plaque.

 

                 J’ai choisi la dernière solution.

 

                Il me faut un feuillard de cuivre pas trop mince pour avoir une certaine tenue, d’autant que le gouvernail doit être mobile. Pas trop gros ce qui serait inesthétique. J’ai opté pour une feuille de laiton de 0,2 mm. Je sais, ramené à l’échelle 1, cela fait une épaisseur de 9 mm, c’est du sérieux ! A mon avis, une feuille de laiton plus mince ne permettrait pas qu’il soit mobil dans la durée.

 

                 Le petit problème de cette ferrure c’est qu’elle fait un angle droit sur l’étambot. La monographie nous propose de réaliser cet angle droit en martelant comme une pièce de chaudronnerie. Je pense que cela est difficile du fait qu’il faut d’une part arriver à faire ce martèlement de manière invisible, mais surtout, une fois que vous aurez fait ce martèlement pour un côté il faudra faire le même de l’autre côté en pliant le métal au moins au demi-millimètre près. J’ai pensé que je n’y arriverai pas. Il me fallait trouver une autre solution.

 

                  Voici celle que j’ai adoptée et qui me convient parfaitement

 

                 En fait, la pièce dépliée n’est qu’un U. Pour les spécialistes de la soudure la partie femelle de la pièce peut-être rajoutée par brasage. Comme je l’ai indiqué, ma méthode réalise toute la pièce en un seul morceau. Elle ne nécessite qu’une pince ou une paire de ciseaux, lime et mèche de 0,8 mm.

 

                Tout d’abord, faites un essai. Dans une petite bande de cuivre faire l’œillet comme photo 398 et dépliez-le. Mesurez la longueur utilisée pour réaliser cet œillet qui recevra la mèche de 0,8 mm. Pour ma part il me faut 4,2 mm. Ensuite mesurez l’étambot, il doit être proche de 3 mm. Chez moi, à cet endroit il fait plutôt 2,8 mm. Donc, pour moi, l’intérieure du U doit faire  4,2 mm +2,8 mm soit 7 mm.

 

                La largeur de la bande doit faire 1,3 mm, et la hauteur 7,5 mm. Pour cette dernière dimension on verra à la fin.

 

                Bon si tout cela est confus pour vous, on passe aux photos. 

 

                Je vous ai fait un plan sommaire. La pièce à donc une forme de U.

                                 393 - dessin de la pièce

 

                Sur une plaque de laiton de 0,2mm d’épaisseur je découpe la pièce de telle sorte que la partie intérieure du U soit rigoureusement de 7 mm (pour moi). J’ai fait cette découpe au cutter. Il y a du gras pour la partie extérieur. Je suis toujours partisan de diviser les problèmes lorsque c’est possible.

 

                Sur la photo qui suit, je montre le tracé avec un marqueur pour que cela se voie, dans la réalité les traits sont fait au cutter et sont donc plus précis. Seuls les traits intérieurs sont précis.

                                 394 – notre plaque de départ

 

                Voila notre pièce découpée. Les deux  côtés du U sont bien espacés de 7 mm.

 

 

                            395 - la pièce après découpe

 

                A la lime, j’ajuste les bandes de notre U à la dimension qu’ils doivent avoir, c’est à dire 1,3 mm.

 

 

                                       396 - mise à la largeur 1,3 mm

 

                Voilà notre pièce découpée avant ponçage. Elle est largement plus haute que 7,5 mm mais nous verrons plus tard.

 

 

                                397 - notre U découpé

 

               Nous allons maintenant plier notre pièce en deux, bien par le milieu autour de la queue d’une mèche de 0,8 mm tenue dans un porte-outil, lui-même fixé dans un étau.

 

 

                                           398 - pliage du U en deux

 

               Il s’agit maintenant de réaliser l’œillet dans lequel viendra se fixer l’aiguillot. On fait cela avec une pince coupante sans trop serrer évidemment. Une vieille pince coupante peu efficace est parfaite pour ce genre de chose.

 

 

                                         399 - réalisation de l’œillet

 

                Et voilà notre œillet formé

 

 

                                    400 - pliure avec l’œillet

 

                Pour continuer, nous n’allons pas travailler sur la chaloupe mais sur un gabarit de la taille de l’étambot.

 

                Il s’agit maintenant de faire 2 nouvelles pliures de telle sorte que notre œillet soit bien au milieu. La pifométrie étant une science parfois exacte, on a confiance et on fait cela à l’œil  et à l’instinct …….doucement

 

 

                         401 - nouvelle pliures autour d'un gabarit

 

                Si c’est bon, il va falloir reconstituer l’angle droit. Pour ce faire j’ai utilisé une queue de lime, sur laquelle j’ai tapé au marteau. Bien évidemment la lime est bien droite. Avec l’appareille photo il me manquait une main. Cette opération a pour but de mettre les angles biens droits d’une part, de plaquer la ferrure contre le gabarit d’autre part et enfin de refermer la boucle qui s’était un peu ouverte au pliage.

 

 

                              402 - formation des angles droits latéraux

 

                 On voit sur la photo suivante que la pièce suit bien le gabarit. Avec la queue d’une mèche de 8 mm placée dans un porte-outil je reconstitue l’œillet, et avec un marteau, je termine de plaquer la pièce contre le gabarit. Le marteau doit rester ……..léger dans main !!!!!

 

 

                                         403 - dernière mise en forme

 

                Nous allons maintenant couper les côtés de notre U à 7,5 mm en biais comme indiqué dans la monographie, et percer les trous avec une mèche de 0,5 mm (voir photo 416).

 

                Il ne reste plus qu’à confectionner l’aiguillot. Pour ma part je n’avais que du fil de 1 mm. Au tour ou à la perceuse il est aisé de ramener ce fil à 8 mm à sa base et à lui donner une forme d’aiguille vers le bout.

 

                Nous enfilons notre aiguillot dans l’œillet. Je n’ai pas brasé, une goutte de cyano-glue et la pièce est terminée.

 

 

                                          404 - la pièce avec son aiguillot

 

                Sur la photo qui suit, à part la poussière, on peut voir la penture avec son aiguillot et les clous qui fixent cette ferrure à l’étambot.  

 

 

                             405 - la penture basse est en place

 

                Pour la penture haute, il y a plusieurs solutions, soit il s’agit d’un fémelot au bout d’une tige enfoncée dans le tableau arrière, soit d’une ferrure qui se plaque sur le côté. En examinant attentivement le plan on ne voit pas de surépaisseur comme pour le bas, donc il s’agit de la première solution.

 

                Pour la confection de cette penture pas de problème. Dans un premier temps, on met la bande de laiton de 0,2 mm que nous venons de découper à la dimension requise, à savoir 1,3 mm de largeur

 

 

                   406 – mise de la bande de largeur de 1,3 mm laiton à la

 

                Comme précédemment on pli la bande et on pince pour confectionner le fémelot.

 

 

                                      407 - confection du fémelot

 

                On réduit à la lime la partie qui fait office de clou et qui va s’encastrer dans le tableau arrière

 

 

                               408 – réduction de la que du fémelot

 

                Il nous faut couper cette queue réduite et ne laisser que 4 mm environ.

 

                Pour mettre en place cette penture, nous faisons un trou dans le tableau arrière à la bonne hauteur avec une petite mèche de 0,4 mm que nous agrandissons légèrement dans la hauteur avec une petite lame X-acto. 

 

                Je n’ai pas collé cette penture. Sur la photo qui suit vous la voyez simplement en place, d’ailleurs elle n’est pas droite encore.

 

                Avant de coller cette ferrure j’attends de présenter complètement le gouvernail. Seulement à ce moment là, je jugerai de la profondeur nécessaire d’enfoncement de cette penture. En effet le gouvernail doit rester parallèle à l’étambot et cela se corrige entre-autre, par l’enfoncement plus ou moins important de cette ferrure.

 

 

                      409 – les deux pentures, celle du haut n’est pas collée. 

 

                Nous allons nous occuper du gouvernail lui-même

 

                Dans la monographie on nous dit :

 

                        « Le gouvernail est composé de deux parties : la mèche et le safran. Le safran est légèrement encastré dans la mèche. Son épaisseur diminue vers l’arrière. La partie haute est épaulée pour tenir la barre. »

 

                Nous constatons que notre gouvernail est fait en deux morceaux. En plus de l’encastrement du safran dans la mèche, celui-ci reçoit plusieurs décrochements  indiqués par les flèches sur la photo.

 

                Nous allons commencer par la mèche.

 

                Après avoir décalqué le gouvernail sur un papier, je colle celui-ci sur une planchette de poirier à l’aide d’un scotch double face. Nous allons découper la mèche.

 

   410 - le calque sur la planchette

 

                Notre mèche découpée, nous allons confectionner le safran. A l’aide d’une planchette nous allons, dans un premier temps, ajuster la partie qui est en contacte avec la mèche.

 

 

                              411 - la mèche et le safran en construction

 

                Nous collons la mèche avec la planchette. Après avoir fait à nouveau un calque du gouvernail, nous posons celui-ci en respectant le profil de la mèche, puis nous découpons la partie safran. Nous ajustons l’ensemble à la lime. Il est temps, après vérifications, de faire les encoches. Il est possible d’attendre pour l’épaulement qui recevra la barre. Pour ma part je l’ai fait maintenant, j’espère que je ne le regretterai pas. 

 

 

       412 - mèche et safran collés

 

                Pour la confection de cette pièce j’ai utilisé une planchette dont l’épaisseur est supérieure à celle du gouvernail. Il est donc nécessaire de ramener la mèche à la bonne épaisseur. Pour cela j’ai réalisé deux baguettes de l’épaisseur désirée que j’ai cloué sur une planchette. Il me reste à ramener la pièce à la bonne épaisseur. Une fois toute la pièce à l’épaisseur de la mèche, il faut diminuer l’épaisseur du safran vers l’arrière, Il faut veiller à ce que cette diminution soit bien symétrique. 

 

 

413 - mise de la pièce à l'épaisseur de la mèche

 

                Pour que le gouvernail puisse se mouvoir sans être gêné par l’étambot il faut donner à la mèche du gouvernail un petit chanfrein qui doit être symétrique. Pour avoir un angle régulier, net, continu, et respecter la symétrie, je me suis servi de l’étau comme guide, les deux mâchoires étant égales. Attention de ne pas limer l’étau.

 

 

                                   414 - réalisation du chanfrein

 

                Nous allons confectionner maintenant les pentures en commençant par celle du bas. Elles sont droites donc pas de problème. On fait dans un premier temps l’anneau (photo 407). On place la mèche de 0,8 dans l’anneau, on le pince dans une pince à bout plat et avec un petit marteau on fait l’angle droit.

 

 

                                           415 - le premier angle

 

                Sur un gabarit ont fait les autres pliures. Pour facilité le perçage, la pièce est maintenue, en partie, au gabarit avec un scotch double face. Il faut tout de même tenir avec le bout d’un outil pendant le perçage.

 

 

                             416 - perçage du passage des clous

 

                Voici la pièce terminée, après décollage du double face et passage dans du diluant synthétique qui retire toutes traces de colle. Je pense que l’acétone c’est bien aussi, faire un essai.

 

 

                          417 - la penture basse du gouvernail

 

                Nous faisons la deuxième penture du haut. Elle comprend un aiguillot.

 

                Il est temps de teindre notre gouvernail et de le frotter avec un autre morceau de bois pour rabattre les fibres. Je colle à la cyano-glue les pentures et je presse fortement l’ensemble dans un étau. Dans les trous de 0,5 mm je perce le bois qui est derrière avec une mèche de 0,4 mm. Il reste à mettre les clous avec du fil de 0,4 mm.

 

 

                         418 - le gouvernail et ses deux pentures

 

                Voila notre gouvernail terminé et mis en place. Il reste à faire l’épaulement en haut de la mèche du gouvernail et de faire la barre et éventuellement une petite décoration si on a la place. Il faut penser à coller le fémelot du tableau arrière, en veillant que le gouvernail soit bien parallèle à l'étambot.

 

 

419 - le gouvernail en place

 

                Attention, avant toutes choses, comme pour les extrémités des traversins, pratiquons un large espace dans le chantier pour le passage du gouvernail…..pour toutes les positions.

 

 

  B - la barre

 

                La barre ne présente pas de difficulté, sinon que la pièce doit être parfaitement symétrique.

 

                Avant de confectionner cette barre nous allons ajuster ou faire pour ceux qui ne l’on pas encore fait, l’épaulement en haut de la mèche. Pour déterminer cet épaulement, on met le gouvernail en place et on vérifie que l’épaulement du plan correspond à notre besoin. Pour ma part, j’ai rajouté un demi-millimètre sur la longueur et j’ai un peu accentué la profondeur. Avec la technique de l’étau on ne peut pas faire de dérapage.    

 

 

                                          420 - confection de l'encoche

 

                Dans un morceau de poirier, après avoir percé avec une mèche, j’ai façonné le passage de la mèche du gouvernail au profil de l’épaulement, avec une lime aiguille carrée.

 

 

                                         421 - le passage de la mèche

 

                Comme le morceau de poirier était de dimension quelconque il me faut le ramener à la plus grande épaisseur de la barre, à savoir 2,5 mm.  Pour ne pas perdre de temps tout en étant précis, j’ai dégrossi la plus grosse partie avec la ponceuse à bande et j’ai ajusté en encadrant la pièce par deux mèches de 2,5 mm (côté queux évidemment). Il suffit, avec une vielle lime de diminuer le bois jusqu’à entendre que l’on touche les queux des limes.

 

 

                                   422 - mise à la bonne épaisseur

 

                Maintenant on fait le dessin avec un peu de gras sur le morceau de bois

 

 

                                      423 - dessin extérieur de la barre

 

                Inutile de faire 36 photos. La pièce est ajustée. La barre doit diminuer de largeur et d’épaisseur, restée symétrique. De chaque côté nous perçons avec notre mèche de 0,4 mm pour y introduire l’axe qui maintient la barre fixée à la mèche du gouvernail, toujours notre fils de 0,4 mm.

 

                J’ai triché dans la mesure où j’ai fait des trous de chaque côté sans percer la mèche. A mon avis je ne suis pas le seul.

 

                La barre ne fait pas un angle droit avec la mèche. En effet si la barre est horizontale, la mèche est légèrement inclinée. Ceci implique que le trou dans la barre qui reçoit la mèche doit recevoir un petit coup de lime léger. Sinon votre barre part en l’air. Il suffit de biseauter très légèrement la partie avant inférieur du trou.

 

 

                                      424 - la barre et son gouvernail

 

                Comme notre mèche de gouvernail dépasse suffisamment de la barre, nous allons pouvoir terminer le haut de cette mèche par le façonnage d’un petit diamant, comme pour les parties extérieures des traversins. Au choix, le diamant est dans la continuité de la mèche ou horizontal comme la barre. J’ai préféré la 2ème solution.   

 

 

                                 425 - le petit diamant sur la mèche

 

                Je trouve que la barre est un peu petite, mais elle est conforme au plan. Je suppose qu’il ne fallait pas qu’elle gène sur la partie arrière ou il y a les coffres. C’est comme ça ………..

 

 

                                426 - barre et gouvernail en place

 

 

                                 427 - articulation du gouvernail

 

 

                                  428 - La chaloupe vue bâbord arrière

 

                 Il manque les petits anneaux en haut du tableau arrière. Ca va venir !

 

                Je précise que depuis la pose des plat-bords, rien n’a été passé au fond dure. Je pense faire tout cela vers la fin. D’autant que la teinture a fait quelques taches que je désir amoindrir avant vernissage.

 

                Bon, je crois que l’on va continuer dans le laiton.

 

 

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XXXI - Le gouvernail
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