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  • XI - Bordage Bâbord et tribord.

                    Nous allons maintenant procéder à la pose des virures tribord et bâbord.

                    Comme pour le tableau arrière, elles doivent être symétriques, également partagées et agréables à l’œil.

                    Les plans nous indiquent au maître-couple qu’il y a 12 virures. Sur une chaloupe, il n'y a pas comme sur un vaisseau le problème de la réduction du nombre des virures sur l'avant. Pour la chaloupe, Il y a le même nombre de virures sur toute la longueur, c'est plus simple.  

                    Il nous faut donc diviser tous les couples par 12, sauf les quelques couples de l’avant qui devront « filler », c’est à dire avoir un certain élancement dans la continuité, en veillant que les virures gardent à peu près la même hauteur.

                    Pour faire ces divisions, rien de plus simple. Souvenir de nos premières années de collège :

                  Une sécante qui coupe des droites parallèles entre elles, est partagée en sections égales. Je ne me souviens plus des termes exacts du théorème, mais le principe est là.

                 Les  virures qui touchent la quille respectent à peu près la division, mais elles sont tout de même un peu spéciales. J’ai donc placé ces deux virures et j’ai repris la division. 

                Prendre une feuille de papier et contourner le couple avec précision en faisant une marque à l’intersection avec la préceinte. Comme nous avons déjà mis une virure de chaque bord, il en reste donc 11 à placer les divisions.

                                73 – Prise de la longueur du développé du maître-couple

 Sur une feuille de papier, vous tracez 13 lignes parallèles (12 espaces) si vous démarrez de la quille, ou 12 (11 espaces) si vous avez déjà placé une virure. 

                    On a plus qu’à placer la feuille de la photo 73 sur ces lignes

                    Le coin supérieur sur la 1ère ligne

                    La marque d’intersection avec la préceinte sur la dernière ligne.

                    Il ne reste plus qu’à reporter les divisions

                                                  74 – division du développé du couple                          

                    Nous allons maintenant reporter ces divisions sur le couple.

                    Vous pouvez  effectuer ce  genre de division sur l’ensemble des couples avant et arrière. Pour ma part j’ai fait les reports sur certains couples : l’intermédiaire entre le n°6 et n° 7 avant, n° 4 avant ,n° 2 avant, maître-couple, n° 2 arrière, n° 4 arrière, n° 6 arrière,  ainsi que sur le tableau arrière. Avec la répartition sur l’étrave, cela suffit.

              75 – report des divisions sur les couples

         76 – divisions de l’étrave à tribord

         77 – report de ces divisions à  bâbord

                Par la baguette flexible, de 0,5 mm d’épaisseur nous allons joindre tous les points théoriques d’une même virure pour vérifier la qualité de nos divisions. Ce tracé doit être harmonieux.

                                                    78 – vérification du tracé

                  J’ai marqué le tracé de la virure sur la contre-forme à titre d’exemple, ce ne sera pas utile pour les suivantes, il suffira de suivre les traits sur les varangues ou alonges.

                                  79 – dessin du trait sur la contre-forme et les varangues

                  Il s’agit maintenant de mettre la virure à la bonne dimension.

                 Celle-ci va avoir une largeur qui va varier tout au long de sa longueur.

                 Une méthode simple consiste, tout d’abord à donner à la baguette le bon profil au niveau de l’étrave, ensuite, de fixer cette baguette temporairement et enfin, de faire quelques marques de repères entre la virure précédente et la virure à travailler.

                                             80– Profil avant fait et positionné

                                                81 – marques de repères provisoires

                La marque est provisoire, car lorsque vous aurez découpé la virure, celle-ci sera décalée vers l’avant et ne correspondra plus, il faudra en refaire une autre. Cette marque provisoire va nous servir à tracer la découpe.

                 Nous allons donc maintenant dessiner le profil de la virure sur la baguette.

                Dans un premier temps, on démonte la virure à travailler, que l’on positionne en face des repères provisoires à 1,5 cm environ en dessous.



                                       82 – relevé de la largeur théorique de la virure

               83 – position du compas

                    Nous allons relever pour chaque couple, la largeur théorique exacte de la virure. Pour éviter les erreurs il est souhaitable d’avoir un compas dont l’une des pointes puisse s’orienter, cela permet de prendre des mesures plus justes (en coin comme dirait l'autre).

                                             84 – report de la mesure sur la baguette 

                             85 – gros plan de la précédente

                     Je suis toujours parti du principe que la virure posée doit présenter à son extérieur une ligne parfaitement régulière.

                     La meilleure solution pour qu’il en soit ainsi est de ne pas  toucher à la partie extérieure et donc de ne faire les découpes que sur la partie qui va venir coller la précédente.

                      C’est la raison pour laquelle je reporte mes mesures en partant de l’extérieur de la baguette.

                    Avec un bon trempage, on arrivera à lui donner la forme voulue. Sur la photo 85 les flèches indiquent la partie que nous allons garder.

                    Sur la photo 86 nous pouvons voir le report des autres points. Vous constaterez que l’évolution est importante.


                                               86 – tracé de la virure sur la baguette

                   Il ne reste plus qu’à retirer la virure et avec notre petite baguette de 0,5 mm d’épaisseur de rejoindre les points pour que la courbe soit harmonieuse.

                     A la ponceuse, et à la lime, il suffit de retirer la matière au-delà du trait.

                   Il faut savoir que notre virure est toujours perpendiculaire dans l’angle qu’elle fait avec son épaisseur.

                    Pour qu’elle s’applique parfaitement à la précédente, il va donc falloir lui donner un certain biseau. Celui-ci n’est pas le même tout au long. D’ailleurs pour celles-ci, à ce niveau l’angle est droit au maître-couple. En revanche le biseau est important au niveau de l’étrave. Au niveau du maître couple, il sera important lorsque nous arriverons au début de l’alonge.

                Il est important de ne pas biseauter plus que nécessaire. L’ajustement se fait à la lime. Avec un peu d’habitude on met la virure à la bonne taille et on fait le biseau en même temps. C’est la meilleure solution, car pour l’ajustement on présente la virure, et cet ajustement ne peut correctement se faire que si le biseau est fait.

                Avant le collage, il est bon  de remettre en forme la virure en la mouillant et la chauffant si nécessaire. Elle ne doit pas être posée en force. Ce sera le cas au niveau de l’étrave si elle n’est pas mise en forme auparavant. Vous risquez d’avoir la virure mal posée ou mal jointive à ce niveau.

                Toujours avant le collage, préparez le système de serrage. Quatre impératifs, le serrage doit :

<!--[                                          - être simple à poser

<!--[                                          - rapide à poser

<!--[                                          - efficace bien sûr

<!--[                                         - ne pas laisser de marques

                Pour ne pas laisser de marques, le principe est simple, il suffit souvent de mettre un petit morceau de bois tendre entre la pièce et l’outil de serrage. Ou plus simplement que l’outil de serrage soit en bois. Dans ce cas, la surface de contact doit être assez importante pour ne pas marquer.

             Nous avons effacé les repères précédents et en avons fait de nouveaux. Ils nous aideront pour la présentation de la virure.

                                         87 – encollage des varangues

                Comme je vous l’ai indiqué, j’utilise toujours la colle blanche rapide, la prise se fait en quelques minutes. La solution la plus pratique est d’utiliser un petit pinceau. Le nettoyage peut se faire ultérieurement, car là il faut se hâter doucement, il suffit de le plonger dans un petit godet d’eau.

                Il est utile, une fois chaque virure posée, de percer le passage des futurs clous. En effet il est aisé à ce stade de savoir où sont varangues et alonges.

                En fait pour nous il ne s’agit pas de clous réellement. Nous percerons avec une mèche de 0,4 mm de diamètre et nous y enfoncerons un fils de laiton de 0,4 mm également.

                Personnellement, j'ai mis les fils de laiton immédiatement après le perçage.

               Certains ne le font pas. Ils préfèrent attendre que la coque soit bien poncée avant d'enfoncer le fils de laiton. En effet, cela leur permet d'utiliser un grattoir pour lisser la coque, ce qui n'est plus possible si les fils de laiton sont déjà mis en place).

                J'ai lissé la coque au papier de verre avec des cales à poncer.

                         88 – perçage à 0.4 mm de diamètre bien au-dessus du couple.

                Précisons que je ne place pas les clous (fil de laiton), ni au niveau de l’étrave ni sur le tableau arrière. Cette opération sera faite au même moment pour toutes les virures. En effet à cet endroit les clous doivent être alignés et donc il est plus simple de les faire ensemble.

                J’ai fait une petite erreur en plaçant les clous au centre de la virure. Il est souhaitable d’alterner d’un couple à l’autre, un clou en bas de la virure, un clou en haut. Pour ma part c’est fait donc je ne peux y revenir ….tant pis !

                                                    89 – ponçage à la lime douce

                On aperçoit la bobine de fil de 0,4 mm

                Une fois le fil de laiton enfoncé de 2 ou 3 mm dans le trou à l’aide d’une pince, il est coupé à raz et limé avec une lime douce. Ensuite, il suffit de poncer.

                Sur la photo, vous constatez qu’il y a une différence d’épaisseur entre les deux virures. Sur le plan les virures font un peu plus d’1 mm. Il se trouve qu’au centre du modèle, la râblure laissait un très léger espace encore apparent. Pour cacher ce  défaut, j’ai utilisé pour la virure qui se colle à la quille une baguette de 2 mm, la suivante est de 1,5 mm et les suivantes feront 1,2. Après un bon ponçage, ces petites marches d’escalier disparaîtront. C'est n'est pas bien, je sais !

                Après avoir posé les deux virures proches de la quille, il est temps de repartir par la préceinte. La jonction se fera justement sous la chaloupe. Voici le tracé de la première virure sous la préceinte.

                                                 90  – tracé avant de la virure

                                                 91 – tracé arrière de la virure

                Voici pour une autre virure les systèmes mis en places. Des petites cales, en bois tendre, poussent la virure en collage contre la précédente, et de grosses punaises maintiennent la virure plaquée contre les alonges.

                Bien sûr, nous plaçons des petits morceaux de bois entre ces punaises et la virure pour empêcher de faire des marques, d’une part, et pour répartir sur la longueur la zone d’appui.

                Tout doit être prêt au moment du collage. La colle blanche rapide nous laisse le temps pour cette opération, mais il faut tout de même se hâter sans se précipiter.

                   Le collage commence bien entendu toujours au niveau de l’étrave.

                                                   92 – collage d’une virure

                Pour les deux avant-dernières virures, tribords et bâbords, il faut préparer des cales à la bonne dimension, légèrement biseautées. Bien veiller à ne pas faire de marque.

                Précisons qu’il faut que le raccordement entre la pose des virures du haut et celles du bas, c’est-à- dire les virures qui fermeront la coque, doivent se faire dans un endroit où la virure est la plus simple.

                                      93 – pose de l’avant-dernière virure tribord

                 C’est à dire où il y a le moins de distorsion au niveau de l’étrave, et où le profil est plat.

                Pour ma part, j’ai choisi la 4ème en partant de la quille,  où débutent les alonges. Les petites cales en bois tendre sont en forme de trapèze pour faire pression, aucune punaise ne doit toucher la virure. Il doit y avoir une petite chute de bois qui sert pour plusieurs punaises. Bien sûr, les punaises ne traversent pas ces protections.

                Pour cette dernière virure, comme pour les autres vous dessinez (voir photos 80 à 86) le tracé théorique, qui vous donne une idée. En fait, vous commencez à partir de l’étrave et par des essais successifs, vous adaptez le profil de la baguette à l’espace à combler en allant, petit à petit vers  le tableau arrière.

                Il est temps de terminer le cloutage au niveau de l’étrave, du tableau arrière, et de l’étambot. Le cloutage au niveau de l’étambot n’est pas indiqué sur les plans, mais c’est juste un oubli.

                Pour plus de régularité, tracez une ligne avec l’endroit du perçage pour chaque clou.

                                           94 – cloutage virures / tableau arrière


       95  – cloutage virure au niveau de l’étrave

                          96  – cloutage virures du tableau

                Maintenant que la coque est faite, il va vous falloir faire un sérieux ponçage, avec du papier de plus en plus fin. Utilisez également des cales à poncer pour éviter les bosses et les trous. Là il ne faut pas regarder au temps.

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XI - Bordage Bâbord et tribord
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