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Dans un premier temps, il faut dessiner sur la contre-forme les tracés des lignes centrales de tous les couples. Il faut impérativement que : - celles-ci soient équidistantes (sauf celle du milieu) - rigoureusement perpendiculaires
J’ai collé avec quelques morceaux de scotch une bande de papier. En effet, j’ai appliqué cet ensemble sur le plan, j’ai reporté l’emplacement des couples, puis ayant positionné cet ensemble sur la contre-forme, j’ai reporté ces repères. Il faut vérifier avec un compas et faire les corrections éventuelles. Vous remarquerez que l’étambot ne peut pas s’installer dans la contre-forme, c’est normal, il faut faire une encoche à l’arrière de la contre-forme pour qu’il puisse s’y encastrer. Il faut apporter beaucoup de soins à cet encastrement, notamment qu’il soit bien au milieu. De cette opération dépendra la bonne symétrie de la chaloupe. Il faut donc que l’étrave soit bien au milieu de l’étrave de la contre-forme et que la quille suive la ligne de crête. 8 - gabarit longitudinal en CTP indiquant l’emplacement des varangues Pour la perpendicularité, je me suis servi des gabarits de couples (photo n°6) : le haut coïncide avec les repères que nous venons de faire et le gabarit est plaqué contre deux petites équerres. Une fois les couples dessinés, vérifier une nouvelle fois à la base de la contre-forme l’équidistance. Pour les couples intermédiaires : diviser l’espace des couples principaux par deux, ou prendre le gabarit précédent ou suivant. Vous pouvez faire une vérification supplémentaire : placez votre contre-forme sur le plan du bas de la planche n° 2. Si vous avez bien reporté l’emplacement des couples comme je vous l’ai indiqué précédemment, vous pouvez marquer sur la contre-forme les emplacements des couples, qui doivent correspondre à votre tracé précédent. Comme indiqué dans la monographie, j’ai passé la contre-forme à la bombe silicone pour faciliter l’opération de séparation de la chaloupe de la contre-forme. A ce stade, il faut découper la carlingue dans une baguette de poirier en respectant le plan, et faire l’entaille de celle-ci dans la contre-forme. Elle sera momentanément tenue par des élastiques (voir photos 8). Il nous faut maintenant faire les encoches sur la carlingue pour le positionnement des varangues. Attention, les encoches sont à l’avant du trait jusqu’au maître-couple et à l’arrière du trait après. En fait, la varangue sera d’un côté du trait et l’alonge de l’autre côté. Pour la confection des varangues, comme pour les alonges, nous utiliserons des baguettes de 2 mm x 2 mm en poirier que nous formerons. Pour que les baguettes puissent se courber sans se casser, nous allons tremper celles-ci dans de l’alcool à brûler ou de l’eau, et en la chauffant sur un outil très chaud, comme le manche d’un fer à souder par exemple. Ne vous inquiétez pas, aucun risque, il suffit de ne pas fumer. Personnellement, je préfère utiliser l’eau car en chauffant elle s’évapore moins vite du bois et permet de travailler plus longtemps. Faites un essai avec les deux et choisissez ce qui vous convient le mieux. Pour ma part, il a quelques années, alors que je faisais le brick « Le Cygne », j’avais fait
9 – outil servant à plier le bois à chaud Même avec cet outil nous allons casser de temps en temps (assez peu en fait) : <!--[ - soit parce qu’il y a un petit défaut dans le bois <!--[ - soit parce que lors de la coupe il y a eu une petite entaille - soit tout simplement parce que l’on veut aller trop vite. Si vous achetez les baguettes toutes faites, pensez à en prendre un nombre plus important que nécessaire. Dans un premier temps, nous ferons les varangues bien plus longues que leurs véritables dimensions. A chaque bout, nous percerons un trou de 1 mm de diamètre qui servira à fixer cette varangue pour un temps avec une punaise de chaque côté. Pour la confection des varangues avant et arrière, nous les découperons, comme indiqué dans la monographie, dans du CTP multiplis de 2 mm d’épaisseur.
10 - recherche du profil intérieur Comme sur la photo, nous découperons grossièrement cette varangue en laissant beaucoup de gras. Pour le premier couple en CTP, on peut se permettre une approche plus précise. Attention de maintenir l’outil parallèle à la contre-forme. Ce travail peut se faire à la lime et au papier de verre. Mais il faut reconnaître qu’avec cette petite machine c’est plus pratique, et plus rapide, allez doucement tout de même, la lime à épaissir n’existe pas encore.
12 – Ajustage du profil extérieur Pour les alonges, il y a plusieurs méthodes. Celle indiquée sur la monographie qui consiste à placer les alonges à leur emplacement en les fixant avec des punaises, puis, en écartant alonges et varangues à placer un point de colle entre celles-ci. Outre que j’ai eu peur de casser lors de l’écartement, j’ai pensé : - d’une part que je n’arriverais pas à bien passer la colle, - d’autre part, que si je mettais trop de colle, le couple serait fixé à la forme, d’où problème au démoulage. La plupart de ceux qui ont fait la chaloupe ont procédé ainsi, donc cela doit bien marcher. Pour ma part, j’ai préféré une autre méthode qui consiste à mettre en forme l’alonge, de la couper à la bonne dimension, de percer avec une mèche de 1 mm, le bout, pour la fixation de la punaise, et de la mettre en place directement en la collant avec de la colle blanche. Pour que l’opération réussisse, il faut glisser un papier entre les pièces à coller et la contre-forme afin que la colle ne prenne pas sur cette dernière, et serrer avec des pinces quelques minutes lors de la prise. Pour cette méthode, il faut, avant tout, déterminer la longueur des varangues et le début de chaque alonge. Il faut donc commencer par reporter ces deux lignes de chaque côté. Pour ce faire, j’ai utilisé la planche n° 1. Elle indique ces lignes sur les deux plans du haut, pour l’arrière et pour l’avant. En pratique, il faut provisoirement mettre en place l’ensemble étrave/quille/étambot, et que les encoches soient bien ajustées. Il suffit pour chaque couple de relever les dimensions sur le plan de dessous la quille, et de reporter chaque point sur les varangues déjà posées. Je vous indique par ces deux photos comment j’ai fait ce report. Ces photos ont été prises après coup, pour les besoins de ce journal, ce qui explique que les varangues et alonges sont déjà en place.
13 -planche 1 - relevé du bout de la varangue n° 5 arrière – Plan G. Delacroix
14 - report de cette mesure sur la varangue n° 5 arrière Avec une baguette flexible, il faut vérifier en joignant tous les points d’une même ligne que la courbe est harmonieuse. Pour ma part, je n’ai coupé chaque varangue, qu’au moment de lui coller son alonge comme indiqué photo n° 15 et 16. Le papier sera retiré ultérieurement. Cela peut même attendre le démoulage de la chaloupe de la contre-forme, il partira par léger ponçage.
15 – collage d’une alonge à une varangue Après essais, j’ai préféré le système de la pince (photo n° 16). Le papier sous le collage doit être bougé pour ne pas coller. Sur la photo n° 15, dans le carré rouge, vous constaterez que du papier est resté collé, il sera retiré ultérieurement.
16 – collage d’une alonge à une varangue Une fois les alonges placées et collées, je me suis aperçu que certaines d’entre elles, au niveau de l’arrondi avaient tendance à s’écarter un peu de la contre-forme. Pour pallier cet inconvénient, avec un pinceau, j’ai mouillé à l’alcool à brûler cette partie et j’ai plaqué ces alonges contre la contre-forme en chauffant à nouveau, puis avec des punaises. Avec le temps, les alonges récalcitrantes ont pris leurs places normalement. Il est évident que les punaises ne traversent pas l’alonge, mais sont placées à côté.
17 - Certains amis espiègles ont appelé ma contre-forme, la chaloupe bigoudis Les alonges de l’arrière ne présentent aucun problème. Comme il est indiqué dans la monographie, leurs courbures seraient difficiles par le système du pliage, c’est la raison pour laquelle nous avons utilisé du CTP de 2 mm, uniquement pour la varangue, les alonges, elles, sont en poirier, construites avec la même méthode que les autres. Les alonges de l’avant, appelées également fourcats, sans être difficiles, présentent une particularité. En effet, si vous regardez bien le plan, vous allez vous apercevoir qu’entre le passage de la varangue et la ligne de la râblure il y a une certaine distance. Cette distance, il va falloir la combler, car, c’est sur ce comblement que viendra reposer la première virure. C’est ce profil que nous allons donner aux premières varangues, qui va donner cet aspect un peu pincé à l’avant de la chaloupe. 18 – Râblure et fourcats - plan G. Delacroix
19 – Râblure et fourcats A ce stade, la ligne externe de la râblure est bien marquée, en revanche la ligne interne est simplement indiquée. De même, les fourcats ne sont encore ni correctement ajustés, ni poncés. Pour faire ces fourcats,
20 – Présentation des fourcats non encore ajustés
21 – collage des varangues sur la carlingue Pour mettre en forme varangues et alonges, j’avais chauffé ceux-ci avec le fer à souder sur la contre-forme après les avoir humidifiés à l’alcool, j’avais remarqué que cette opération avait eu pour effet de légèrement coller varangues et alonges à la contre-forme. En effet, le collage s’était fait par l’intermédiaire du film de silicone dont le but était précisément inverse. J’ai donc décollé délicatement, une à une chaque pièce. Et pour m’assurer que l’ensemble était bien indépendant et aussi parce que j’ai trouvé la manoeuvre amusante, je l’ai retirée de la contre-forme comme indiqué sur la photo n° 22 et remise en place. Cette photo démontre que les varangues et alonges bien mises en forme le restent sans aucune contrainte. Celles qui sont restées sur la contre-forme sont suffisamment mobiles pour me convaincre que le problème ne sera pas là au démoulage, sauf les petits clous dont nous avons déjà parlé
22 – vérification que le désassemblage est aisé Il est temps de positionner les deux demi-tableaux arrière. Ils sont découpés comme indiqué dans la monographie dans du contre-plaqué de 2 mm, et provisoirement fixés par deux petites vis. 23 – mise en place des deux demi-tableaux arrière 24 – creusement de la râblure L’ensemble étrave/quille étambot doit être mis définitivement en place par collage. Celui-ci doit être parfaitement perpendiculaire à la base de travail, et très bien centré. Retirez tous les clous qui vous ont aidé à maintenir provisoirement les couples de l’avant. On met en place maintenant les deux alonges de l’arrière et les deux alonges de l’avant. 25 - alonges arrière 26 – alonges avant Il faut bien sûr veiller à ce que les points de colle ne touchent pas la contre-forme. Les deux demi tableaux arrière ne tiennent actuellement que par les deux vis. Nous allons les démonter et les coller sur l’étambot. Pour éviter que la colle touche la contre-forme, ce qui nous créerait des problèmes au démoulage, avant de coller les deux demi tableaux en contre-plaqué sur chaque côté de l’étambot nous allons protéger la contre-forme d’un film alimentaire. Si le film alimentaire reste collé au démoulage, il sera aisé de le retirer et de poncer un peu pour le faire disparaître. Une fois le collage terminé et séché, on enlèvera tout le film qui dépasse et pourrait nous gêner.
27 – collage du tableau arrière en CTP Lorsque nous poserons la préceinte et le bordage sur l’étrave, ils viendront se mettre dans la râblure. Cela risque de ne pas être suffisant pour la fixation. Nous allons donc placer de chaque côté de l’étrave, à l’intérieur de la râblure, une alonge supplémentaire, de chaque côté, sur lesquelles nous collerons préceintes et virures de bordage. Pour confectionner ces alonges, nous nous servirons de la courbe de râblure de l’étrave dessinée sur la planche n° 1.
28 – découpe de l’alonge d’étrave - plan G Delacroix 29 – mise en place de cette alonge <!-o - soit vous utilisez le système du pliage comme nous l’avons déjà fait pour toutes les autres alonges c’est à dire du carrelet de 2 mm. <!--[ - soit vous découpez dans une planchette le profil adéquat, c’est ce que j’ai fait. Il me restait une chute de 3 mm d’épaisseur. J’ai pensé que plus cette assise serait importante, mieux les virures tiendraient. D’autant qu’une fois le ponçage terminé il ne restera pas grand-chose comme bois. A partir de maintenant, tout ce qui va être fait se verra au premier coup d’œil. Donc gare. Je précise que jusque là, la méthode que j’ai employée m’a permis de n’utiliser que la bonne colle blanche à bois rapide. L’avantage c’est qu’elle tient bien et qu’en cas d’erreur, avec un pinceau, on mouille et on décolle. Cela risque d’être utile dans les étapes suivantes. Si je suis obligé de passer à la cyanolite, je vous le dirai. Pour info. J’utilise de la colle blanche à séchage rapide, c’est-à-dire que pour un collage dont les deux pièces sont récalcitrantes à rester ensemble il faudra maintenir serré environ 5 mm. Pour les collages simples et où il n’y a pas de force en jeu, quelques secondes de pression suffisent. Avantage de cette colle : Elle laisse suffisamment de temps pour installer les pièces, et on ne reste pas des heures à attendre un séchage. Pour décoller ces pièces une fois la colle bien sèche, plusieurs solutions : <!--[ - on mouille les pièces et avec un cutter on les sépare délicatement sans forcer <!--[ - on chauffe avec un fer à souder doucement sans brûler le bois <!--[ - si les deux pièces sont assez petites et indépendantes du modèle (vaut mieux) on place ces deux pièces dans le micro-ondes, c’est magique. En fait, cela chauffe la colle. Inconvénient de cette colle : Elle peut laisser des traces invisibles sur le bois. Si ces traces sont pratiquement invisibles sur le bois brut, elles apparaîtront lorsque vous allez vernir. Ce qui veut dire que lorsque vous collez, il ne faut mettre de la colle que sur les parties à coller et éviter les débordements qu’il faut retirer au cutter sans étaler la colle. Il est parfois bon d'attendre que la colle se solidifie un peu pour éviter de l'étaler et de la faire pénétrer dans le bois. Ensuite, lorsque tout est bien sec, il faut bien poncer. En mouillant légèrement le bois, si c’est possible, les tâches de colle apparaissent. Nous arrivons à l’un des endroits délicats de la construction. Ce n’est pas qu’il soit compliqué à comprendre. Nous allons fabriquer et poser la ceinture de notre chaloupe. C’est à dire, les préceintes de chaque côté, et la lisse d’hourdi sur le tableau arrière. Haut de page Sommaire du Journal Accueil |
VI - Couples et tableau arrière |
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