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LE CUIVRAGE
Le brik Le Cygne étant entièrement bordé de la quille au plat-bord, la question du recouvrement par des plaques de cuivre s'est posé. Comme j'étais très satisfait du bordage de la coque , cela m'ennuyais de la recouvrir. Gérard Delacroix a émis l'idée qu'elle ne soit cuivrée que sur un bord.
Il faut bien réfléchir avant de cuivrer une coque car cela devient la loi de "l'emmerdement " maximum. Si la confection des plaques et leurs poses sont délicates, sans plus, la difficulté commence lorsque le travail est fini.
En effet, on ne manipule plus une coque cuivrée comme une autre. Tout déplacement devient un problème. Le caisson pour le transport est obligatoirement spécial, on verra pourquoi. Le fait qu'elle ne soit cuivrée que d'un côté réduit de moitié ces problèmes. Merci Monsieur Delacroix.
CONFECTION DES PLAQUES DE CUIVRE :
Pour la matière première je me suis approvisionné chez "conrad.fr" où j'ai trouvé des petites feuilles de cuivre autocollantes de 150 mm de long sur 30 mm de large et 0,035 mm d'épaisseur au prix de 11 € les 10 feuilles. On fait 6 plaques par feuille, soit 60 plaques par paquet. Il faut à peu près 250 plaques par bord
FABRICATION DE L'OUTIL
Là, je n'ai rien innové. J'ai repris la méthode de P. Corbière pour sa Vénus et de Bernard Frölich pour son Cyclope, avec quelques petites adaptations. Donc je ne vais pas détailler plus avant.
A l'époque du Cygne les plaques faisait 160 cm par 50 cm, réduit au 48ème cela fait 33 mm x 10,5 mm.
Compte tenu de la dimension de mes feuilles de cuivre, j'ai opté pour un outil faisant 2 plaques en même temps.
Le principe est de dessiner sur un papier l'emplacement des clous. Avec un double face, de coller le papier sur un contreplaqué de 3 mm d'épaisseur (j'ai pris un CTP multiplies de très bonne qualité).
On perce ce CTP pour y fixer des morceaux de cordes à pianos de 0,3 mm de diamètre.
On fait un petit caisson dessous que l'on rempli de colle. Une fois l'ensemble bien sec on fixe un bloc de bois qui recevra le choc.
Sur le dessus, on fait un encadrement, ainsi qu'une barre au milieu. Corbière et Frolich ont arrasé des épingles.
Sur un papier de verre on ponce délicatement les petites tiges de métal pour qu'elles soient toutes à la même dimension, dépassant de 0,5 mm environ. En fait on y va par tâtonnement en faisant des essais et continuer le ponçage si l'empreinte est trop marquée.
A1 - Le Boc pour faire l'empreinte
Pour la matrice qui sera sous la feuille de cuivre, Bernard Frölich s'est servi d'un tas en métal avec un caessus. J'ai eu peur pour mon outils, qui doit servir plusieurs centaines de fois, et j'ai opté pour du CTP a Je vous montre les outils nécessaires : des ciseaux pour découper les plaques, un marteau pour faire l'empreinte, un poinçon pour rectifier certaines plaques qui ne seront pas toutes rectangulaires, ni complètes.
Vous pouvez voir une feuille de cuivre terminée.
A2 - Le matériel nécessaire
La feuille de cuivre sur la matrice doit être inversée pour que les clous apparent ressortent.
A3 - L'opération d'empreinte
La matrice que j'ai fait sert pour les plaques bâbords et tribord. Il faut supprimer selon les nécessités, donc découper une rangée de clous supérieure ou inférieure et gauche ou droite.
Les plaques faisant 35 micron d'épaisseur, le moindre défaut de la coque se verra. Il faut donc qu'il soit sérieusement poncé à grains très fins pour faire disparaître toutes les aspérités.
Les plaques étant adhésives, j'ai passé plusieurs couches de bouches pore ( vernis très fluide qui pénètre un peu le bois) avec ponçage entre chaque.
Pour débuter la pose Il faut tracer une ligne légèrement supérieur à la ligne de flottaison. On commence par poser verticalement les plaques sur les tranches de l'étrave et de l'étambot.
Ensuite, on débute par l'arrière, la plaque avant chevauchant légèrement la précédente.
On va commencer par une première rangée de 1/2 plaques.
Les rangées se succèdent, celle du dessous chevauchant très légèrement celles du dessus
Quelques photos seront plus explicites :
Attention, la contre-quille ne doit pas être couverte.
A4 - Les premières rangées
A5 - Détail et tracé de la rangée suivante
Du scotch permet d'écrire sur la coque
A6 - Répartition des rangées
A7 - Vue bâbord avant
A8 - Vue Bâbord arrière.
LA CAISSE DE TRANSPORT :
Le cahier des charges est un peu plus contraignant. Pour une coque normal, on fait une caisse avec un côté ouvert et on enfile la maquette avec le ber de travail dans la caisse, on fixe et on immobilise l'ensemble.
Lorsqu'une coque est cuivrée avec des plaques de 35 microns, celles-ci ne demandent qu'à s'accrocher. Comme elles sont posées comme des écailles de poissons elles ressortent toutes sur 2 côtés.
Elles se remplacent difficilement car elles se chevauchent S'il y a un léger frottement à rebrousse poils, elles s'arrachent Si il y a une pression un peu forte sur la plaque, le relief des clou s'écrase etc ...
Cela veux dire que l'on ne peut avoir un ber dans lequel on pose la coque, car, au moment de la pose les plaques de cuivre seront arrachées.
Il faut donc que la maquette soit bien bloquée, mais pas sur les plaques où que la pression se fasse de face, à tout moment, même pendant la pose, et avec douceur sans marquer la plaque et ses reliefs.
Pris par le temps, il m'a fallu trouver un système qui n'est peut-être pas le plus simple.
J'ai opté pour du mélaminé de 18 mm, du 15 aurait probablement suffit.
J'ai pris l'option que le caisson de transport devait être accessible par devant pour la pose de la maquette et par le haut pour plus d'aisance et voir ce que je fais.
N'ayant qu'une confiance relative dans l'aggloméré dans le temps je préfère que le dessus de la caisse soit directement reliée à la plaque de base, d'où les 4 tiges filetées au 4 coins.
Comme il n'y a qu'un côté de cuivré, la maquette pourra être bien appliquée de ce côté. Ceci explique la mousse sur toute la hauteur sur le berceau tribord.
Pour le berceau côté bâbord, j'ai confectionné des glissières. Ici nous en voyons les rails.
Les équerres, de chaque côté permettrons de bloquer les berceaux bâbords.
Enfin, un système élastique permettra de maintenir la maquette pendant la mise en place des berceaux bâbords
B1 - Caisson avec berceau tribord.
Sur la photo suivante nous voyons la maquette mise en place. l'élastique la maintien. Les 2 berceaux bâbords sont placés dans leurs glissières
B2 - La maquette en place
On peut voir que la mousse sur le berceau avant ne reposera qu'au dessus du cuivrage. Pour le berceau arrière il y a également de la mousse, en bas, dans la partie qui pressera les plaques de cuivre que de face .
B3 - Une vue des glissières
B4 - Les glissières sont maintenant refermées
B5 - Immobilisation des berceaux bâbords.
B6 - Détail de la fixation
B7 - fixation de la façade avant.
B8 - fixation du dessus.
Ce caisson de transport fait tout de même 12,5 kg.
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Cuivrage de la coque |
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